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Évolution future des marchés financiers

Le rebond va-t-il continuer ?

La croissance de l’économie (française, européenne et mondiale) est en léger ralentissement, tandis que des incertitudes géopolitiques sont toujours présentes. Que peut-on attendre ?

Le rebond des marchés d’actions pourra-t-il perdurer ? La croissance de l’économie (française, européenne et mondiale) est en léger ralentissement, tandis que des incertitudes géopolitiques sont toujours présentes. Que peut-on attendre ?

Prudence est mère de sûreté

Tel est l’avis de Hans-Jörg Naumer, Global Head of Capital Markets & Thematic Research Allianz Global Investors qui rappelle que « Ces dernières semaines (NDLR : nous sommes au début du mois de mars) n’auraient guère pu être plus favorables pour les marchés d’actions, qui se sont orientés à la hausse depuis qu’ils ont intégré l’idée d’un assouplissement – au moins temporaire – de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). La correction de décembre est pour ainsi dire oubliée. La perspective d’un accord dans le conflit commercial sino-américain, mais aussi les espoirs pleinement fondés que les États-Unis échappent à un nouveau « shutdown » et que des fonctionnaires ne se retrouvent pas sans emploi suite au désaccord budgétaire, ont alimenté l’appétit pour le risque. Quoi de plus compréhensible ? Lorsque les incertitudes s’estompent et que la prédictibilité augmente, la voie est libre pour les investisseurs. Et les investissements sont particulièrement bienvenus dans le contexte économique actuel, étant donné que les indicateurs conjoncturels tendaient aussi à fléchir ces dernières semaines. Le tassement de la dynamique conjoncturelle devrait justement se rappeler à notre bon souvenir dans les semaines à venir, d’autant plus que la saison de publication des résultats des entreprises s’est révélée plutôt mitigée et que les analystes ont abaissé leurs prévisions de bénéfices pour les 12 prochains mois ». (Allianz Global Investors).

D’abord 20 % de baisse, puis ensuite 20 % de hausse

« Depuis le 24 décembre, les marchés d’actions sont repartis fortement à la hausse (NDLR : au moins jusqu’au début mars 2019). A titre d’illustration, le S&P 500 a chuté de quasiment 20 % entre début octobre et le 24 décembre pour remonter de quasiment… 20 % depuis les plus bas, ce qui le laisse à environ 5 % de ses plus hauts niveaux d’octobre. De même, l’indice CAC 40, après une remontée rectiligne de presque 15 % depuis les bas niveaux de janvier, se trouve à quelques 7 % de ses plus hauts niveaux jamais atteints. Ces exagérations successives à la baisse puis à la hausse traduisent des marchés désorientés sur la tendance dominante. Les hausses enregistrées depuis le début de l’année (entre +10 % et 12 % sur les marchés développés) semblent astronomiques mais sont du même ordre que les baisses extrêmes enregistrées en décembre.

Ainsi, tous les indices mondiaux connaissent une performance autour de la neutralité sur les 6 derniers mois. La question essentielle qui se pose à l’aune de ces deux phases d’excès est la suivante : a-t-on définitivement terminé le « Bear Market » ? Rien n’est moins sûr. », estime Jean-Jacques Ohana, Responsable de la gestion d’actifs YCAP AM dans les « Perspectives YCAP Asset Management » du 8 mars 2019.

Les grands indices boursiers sont-ils envoûtés ?

Difficile ou impossible d’atteindre et de dépasser les 5500 points pour le CAC 40. Ainsi, passe-t -il au-dessus de 5400 points qu’il redescend aussitôt en dessous.

L’indice DJ Eurostoxx 50 fonctionne à peu près de la même manière :  dès qu’il tente d’atteindre les 3500 points, il repasse en dessous des 3400 points.

« Depuis le début de l’année, on note une amélioration rapide des indicateurs de sentiment comme en témoignent la baisse des volatilités implicites sur toutes les classes d’actifs (actions, devises, matières premières), la contraction des spreads de crédit, le financement plus fluide des banques et la contraction des spreads de financement interbancaire sur le marché de la liquidité monétaire…/… Cette amélioration est liée aux annonces de l’imminence d’un accord entre la Chine et les États-Unis, au changement de discours des banques centrales face au retournement conjoncturel et à la perception favorable sur les risques géopolitiques. …/…

La date butoir pour le Brexit approche, il n’y a pas de majorité au parlement britannique pour un accord de transition avec l’Union Européenne (UE). Rappelons que le scénario par défaut est la sortie sans accord (« no deal »), scénario que les Bookmakers anglais envisagent avec une probabilité de 16 % seulement. D’autre part, une extension de l’article 50 représente un coût politique certain pour l’UE. » (« Perspectives YCAP Asset Management » du 8 mars 2019.)

La dette high yield redevient attractive

Pour Bernard Aybran , Directeur de la multigestion Invesco Asset Management « Même si cette reprise des marchés est très agréable, un simple calcul d’annualisation permet de comprendre qu’un retournement est fort possible. Dans ce contexte, le high yield, en particulier américain, semble une classe d’actifs intéressante. Le contexte macroéconomique est caractérisé par de bons résultats pour les entreprises, une croissance mondiale en décélération modérée et l’absence d’inflation. Par ailleurs, la politique accommodante de la Réserve Fédérale favorise la classe d’actifs. Après une hausse de +6,4 % depuis le début de l’année, le rendement affiché (6,82%) reste attractif face aux autres segments obligataires (6,2% pour la dette émergente souveraine en dollars, 5,7% pour la dette émergente corporate en dollars, +6,5% pour la dette émergente en devises locales). La demande des investisseurs est de retour avec une septième semaine consécutive de flux positifs sur le high yield à l’échelle mondiale (10,2 milliards de dollars de collecte depuis début 2019) dans le contexte d’un marché primaire actif, quoiqu’en retrait par rapport à la même période de 2018 (38,8 milliards de dollars de nouvelles émissions contre 43,4 milliards). Le taux de défaut reste très bas, à 1,1 % en volume d’émission et 2,2 % en nombre d’émetteurs. C’est une classe d’actifs qui reste corrélée aux actions, avec une moindre volatilité et un portage intéressant. Elle bénéficie d’un ratio de Sharpe plus attractif : sur les dix dernières années, les obligations high yield américaines ont progressé de 11,2 % par an contre 15,8 % pour les actions avec une volatilité de 7,7 % contre 15,6 % pour les actions. (Tendance & Allocation. Mars 2019 Invesco).

Le marché émergent a fortement rebondi depuis le début de l’année. Le mouvement peut-il se poursuivre ?

Pour Seiha Lok, Gérant Actions Internationales, et Rodolphe Taquet, Responsable Gestion Actions Internationales chez CPR Asset Management « Le marché a effacé quasiment l’ensemble des pertes de 2018. La croissance chinoise et les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine continueront à donner la tendance sur les prochaines semaines. Les dernières discussions laissent en tout cas penser à une issue positive. Pour le 1er, les autorités ont annoncé de nombreuses mesures depuis la fin d’année dernière notamment le soutien au financement du secteur privé. L’impact sur la croissance devrait être mesurable à partir du 2ème trimestre.

Avec un ratio prix sur bénéfices à 12 mois qui se situe légèrement en-dessous de sa médiane historique (13x), le marché reste attractif. En revanche la croissance attendue des bénéfices 2019 (+6%) reste dégradée (-3 points par rapport au début d’année), à cause notamment du secteur des semi-conducteurs qui a souffert de forts réajustements d’inventaires. Les résultats financiers du secteur au T4 de 2018 très décevants ont été contrebalancés par de meilleures perspectives sur le second semestre. L’idée d’un « re-rating » et d’une révision à la hausse est donc possible. » (Points experts de CPR AM, 11 mars 2019).

Les marchés émergents par défaut

Dans ses « Perspectives macroéconomiques du 2ème trimestre 2019 » publiées le 29 mars 2019 et intitulées « le recul des craintes », Nordea Asset Management estime que : « Nous sommes optimistes au sujet des obligations et des actions des marchés émergents, ainsi que des actions des marchés développés, sur l’hypothèse que la Fed reste dans l’expectative au 2e trimestre (2020 pour la Fed), puis procède à un léger resserrement. Sur le plan de la seule valorisation, les actions des marchés émergents et développés ne sont pas particulièrement surévaluées. D’un point de vue pratique, la gestion active de l’allocation d’actifs est sans doute judicieuse, compte tenu, par exemple, de l’erreur d’évaluation complète du segment à long terme de la courbe dollar US/livre turque. »

Dans ce contexte, quelle attitude adopter ?

Laetitia Baldeschi, Responsable des Études et de la Stratégie chez CPR Asset Management « On le voit, l’environnement est toujours aussi difficile à décrypter et les risques nombreux. Si la forte baisse des marchés en fin d’année nous a semblé excessive compte tenu des fondamentaux, la hausse impressionnante observée depuis le début 2019 l’est tout autant. Ce positionnement prudent nous incite à maintenir une sous-exposition sur l’actif risqué de référence, les actions, en privilégiant des positions de couverture. L’exposition géographique nous conduit à garder une surexposition relative aux émergents (actions mais aussi dette en devise locale) qui bénéficient de cet environnement plutôt favorable de plafonnement des taux. Quelques positions de recherche de rendement sur le crédit sont maintenues alors que la sensibilité taux est abaissée ». (Bulletin mensuel CPR, mars 2019)

Voici un graphique commenté sur la psychologie des investisseurs qui avait été diffusé en 2014 par buystop.fr et qui est toujours d’actualité. A méditer et une raison de plus de s’intéresser aux versements réguliers sur des fonds dynamiques, seul moyen aisé de lisser les performances !

Source : buystop.fr