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Marchés financiers

Le retour de l’instabilité ou l’effet yo-yo ?

Alors que les premiers mois de l’année avaient permis aux marchés financiers de bien se comporter, nous voici à nouveau dans un ciel de traîne avec des températures inférieures aux moyennes de saison.

C’était un trop beau temps … 

Les premiers mois de l’année avaient permis aux marchés financiers, y compris les marchés français et européens, de bien se comporter. Ou du moins, de se reprendre par rapport à la triste fin de l’année 2018. Nous voici à nouveau dans un ciel de traîne. Les températures sont inférieures aux moyennes de saison.

Ciel chargé entrecoupé d’averses. Le beau temps reviendra t-il ? Doit-on s’attendre à des périodes de hausses entrecoupées de périodes de baisses ?

Euphorie de courte durée

Publiée le 26 avril 2019, la lettre de DNCA titrait « Euphorie avant la pause estivale ».

Igor de Maack Gérant et porte parole de la Gestion chez DNCA y rappelait que :

“Prenant à contre-pied tous les Cassandre, le début d’année constitue l’un des meilleurs des dernières années. Malgré un ralentissement marqué sur le premier trimestre 2019, l’achat d’actifs risqués a été plus que payant. Les publications annuelles et les premières publications trimestrielles ne contiennent pas d’éléments laissant croire à une violente récession mondiale. Ainsi, tous les indices actions approchent ou tutoient la barre des 20 % de performance. Que ce soit aux États-Unis ou en Europe. Il paraît raisonnable d’inciter les clients qui auront réalisé ces performances de prendre un peu de profit. Et cela, afin de passer un été tranquille. D’autant que le pétrole a eu un accès de fièvre. Du fait du regain d’animosité des États-Unis vis-à-vis de l’Iran.”

(Lettre DNCA n° 18/2019).

Entre regain printanier (déjà fini ?) et repli

Pour Ann-Katrin Petersen, Vice President, Global Economics & Strategy chez Allianz Global Investors « Dans l’hémisphère nord, le printemps a ostensiblement pris ses quartiers. Reste que si dans la nature tout bourgeonne et fleurit en cette saison, la météo a été moins clémente jusqu’à récemment en économie. Pas étonnant dans ce contexte, que les investisseurs aient accueilli avec un certain scepticisme le rebond observé sur les marchés boursiers depuis le début de l’année.

Cette reprise semblait davantage alimentée par le ton nettement accommodant des banques centrales et leurs appels à une réorientation plus conciliante de la politique monétaire. Plutôt que par la dynamique morose de croissance des bénéfices et de la conjoncture dans le monde, en perte de vitesse.

Les grandes banques centrales sont plus hésitantes sans toutefois tourner complètement le dos à la normalisation de leur politique monétaire.

Dans le scénario d’une économie de fin de cycle, une (ré)accélération de la croissance mondiale à court terme paraît possible.

  • Les marchés restent accaparés par les risques politiques. Toutefois, pour les dossiers politiques importants, une détente est à l‘oeuvre (conflit commercial sino-américain). Certains risques immédiats ont, au moins temporairement, été écartés (report de l’échéance du Brexit).
  • Revirement accommodant de politique monétaire à l‘international, perspective d‘affaiblissement du dollar américain, détente du conflit commercial ou mesures de relance de la croissance en Chine… Autant d‘éléments susceptibles de soutenir les classes d‘actifs risquées ».
  • (Allianz Global Investors : Revue des marchés – Mai 2019).

Reprise limitée

Selon John Greenwood, économiste en chef d’Invesco, « l’économie américaine est actuellement plus proche du milieu de son cycle que de la fin du cycle ». Pour lui, « les hausses de taux de la Fed de l’année dernière, combinées au ralentissement de l’industrie manufacturière en 2018, ont sonné l’alarme. En tout cas pour certains investisseurs. En revanche, cela représente une normalisation plutôt qu’un resserrement de la politique, similaires aux corrections à mi-parcours de 1994-95 ou 2004-05 ».

L’économiste en chef d’Invesco prévoit une croissance du PIB réel de 2,6 % aux États-Unis en 2019.

Les prévisions de croissance de John Greenwood pour la zone euro sont modérées. « Une croissance attendue du PIB réel de 1,4 % en 2019. La zone euro ressentant les effets du ralentissement de l’industrie manufacturière en 2018 ».

Selon l’économiste en chef d’Invesco, « la question est maintenant de savoir si ce ralentissement est une période temporaire de faiblesse. Ou alors, s’il est symptomatique d’une insuffisance plus profonde de la demande globale sous-jacente. Un problème demeure. Bien que les banques de la zone euro n’aient pas entièrement assaini leurs bilans, elles restent réticentes à prendre des risques et les prêts demeurent anémiques.

En l’absence de relance liée aux rachats d’actifs de la BCE, il estime donc qu’il est très probable que la croissance de la masse monétaire ralentira encore. Ce qui limitera le potentiel de reprise ».

(Invesco, Perspectives économiques – 2ème trimestre 2019).

L’accord américano-chinois est- il déjà dans les cours ?

Sébastien Galy, Senior Macro Strategist chez Nordea Asset Management, se demande si l’« accord commercial américano-chinois est- il trop beau pour être vrai ? ». Et de résumer que : « L’accord commercial entre la Chine et les États-Unis devrait être conclu vers le mois de mai ou juin et il sera normal de s’en réjouir. Mais il est peu probable que cet accord soit durable car les objectifs des deux pays sont trop divergents.

Cet accord sera intégré dans les cours de bourse avant même sa signature. Néanmoins, il est à craindre que des doutes surgissent ensuite quant à son éventuelle remise en cause. Soit un ou deux ans après son entrée en vigueur. Ce risque incite à se concentrer sur les titres défensifs pour protéger les portefeuilles. » (Nordéa AM, publié le 26 avril 2019).

L’érosion des résultats d’entreprises, synonyme de correction boursière ?

« L’érosion des bénéfices entreprise est souvent considérée comme un catalyseur conduisant potentiellement à une correction boursière. S’il apparaît logique à priori, ce mécanisme est complexe à analyser » résume Sébastien Galy.

Et il poursuit ainsi : « Une compression des résultats bénéficiaires provient notamment d’une progression des salaires couplée à une hausse des coûts en capital, en comparaison aux revenus. Nous avons ainsi observé une légère « récession » des résultats bénéficiaires pour l’exercice du premier trimestre.  Au moment où les actions étaient en plein rally, plébiscitées par des investisseurs revigorés par la pause prolongée de la Fed dans son resserrement monétaire.

Au-delà des résultats, les perspectives microéconomiques sont étroitement liées aux enjeux géopolitiques actuels. Dans la guerre des tarifs douaniers qui les oppose, la Chine et les Etats-Unis tentent de sauver la face. La Chine a beaucoup misé et misera encore sur le postulat que le conflit ne se durcira pas davantage. Car l’administration Trump craint une correction des marchés financiers.

Or, cette lecture semble erronée. L’administration Trump a pour principal objectif la réélection du Président. Cela pourrait bien passer par un durcissement des droits de douane. Les prochaines semaines pourraient être volatiles en bourse. À commencer par une hausse des tarifs de 10 % à 25 % sur 200 milliards d’importations chinoises ».

La dynamique bénéficiaire se redresse, mais la prudence reste de mise

Selon NN Investment Partners (NN IP), la dynamique bénéficiaire se redresse sur les marchés actions mondiaux.

Patrick Moonen, Principal Strategist Multi Asset chez NN Investment Partners, déclare :

« La combinaison d’une reprise de la croissance, d’une faible inflation et d’une politique monétaire souple a créé un environnement idéal. Il sera donc plus difficile pour le marché de poursuivre sa hausse. Il faudrait que d’autres signes positifs apparaissent pour confirmer que la reprise attendue pour le deuxième semestre est toujours en cours. Après une forte reprise de quatre mois, nous anticipons un ralentissement. Mais aussi, une période de consolidation. Par ailleurs, le marché entre dans une période saisonnière, habituellement, plus difficile.

Même si le scénario actuel a l’air idéal, quelques nuages se profilent à l’horizon et pourraient rapidement noircir le tableau. Les taux de croissance et, par conséquent, les perspectives pour les marchés actions dépendront fortement des décisions politiques et des annonces qui seront faites au cours des semaines et des mois à venir sur le Brexit et le commerce. Ces deux éléments jouent en défaveur de la prise de risque. Ils peuvent justifier une approche prudente ».

L’escalade dans les tensions américano-chinoise est pour une large part la cause de la nouvelle période agitée, ajoutons à cela le pétrole qui poursuit sa hausse, certes modérée, mais réelle tout de même…

 

Une solution prudente : recourir aux versements lissés

Vous pouvez opter pour des versements réguliers si vous ne trouvez pas le bon timing sur les supports actions. En investissant la même somme chaque mois sur une sélection de 3 à 5 fonds bien complémentaires les uns des autres. Vous réduisez ainsi considérablement les aléas des fonds actions. Les fonds stars sélectionnés par LINXEA peuvent vous aider de votre choix.