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Or et matières premières

Les valeurs liées aux matières premières engagées dans un cycle de hausse

L’an dernier, le secteur des matières premières a enregistré à la différence de l’ensemble des autres une performance boursière positive. Cette hausse devrait se poursuivre sur plusieurs années. Elle est liée au contexte géopolitique, à des pénuries et à la nécessité d’assurer la transition énergétique.

Un bon début d’année

Après une année 2022 calamiteuse pour les marchés financiers, le rebond des marchés actions engagé depuis le début de l’année s’est accompagné d’une reprise significative du segment des matières premières.

Au 17 janvier, l’indice Eurostoxx 50 qui reflète les grandes capitalisations européennes affichait une performance depuis le début de l’année de 10,56% et le CAC 40 qui intègre les grands fleurons français de 9,70%.

De leurs côtés, les fonds investis sur le thème du pétrole et du gaz ont gagné plus de 40% depuis le début de l’année (+49,7% pour l’ETF iShare dédié à ces actifs), tandis que les fonds spécialisés sur l’ensemble des matières premières ont délivré des performances positives, variables selon leurs allocations à savoir la part dédiée à l’énergie, aux métaux ou encore aux céréales.

  • Ainsi, le fonds JPM Global Natural Resources A Acc EUR dont nous vous parlions l’année dernière en registre une performance de 5,74%,
  • L’ETF Lyxor NYSE Arca Gold BUGS (DR) ETF I D  une performance de 11,74%
  • Le fonds AXA Or et Matières Premières C de 7,43%
  • Et le Certificat 100 Pourcent Or  de 3,95%

Une belle performance déjà en 2022

Déjà l’an dernier, les matières premières ont été le seul segment de la cote à bien performer. L’action TotalEnergies par exemple avait progressé au 13 janvier de 2,12% depuis le début de l’année, mais aussi de 22,71% sur un an !  Barrick Gold, l’une des plus grandes sociétés mondiales spécialisées dans l’extraction de l’or, a vu le cours de son action grimper de 11,98% depuis le début de l’année (au 13 janvier) et de 10,31% sur un an, la reprise étant plus marquée ces derniers mois (+28,73% sur trois mois). Dernier exemple : Rio Tinto, la multinationale spécialisée dans les métaux ferreux, l’aluminium, le lithium ou encore les diamants, a gagné près de 9% depuis le début de l’année et près de 30% sur 6 mois !

Un nouveau super-cycle

Les économistes relient ces fortes progressions à un « super cycle » des matières premières. Ce dernier se définit comme une période de hausse soutenue couvrant plus d’une décennie. Il serait lié à des tensions géopolitiques comme l’invasion de l’Ukraine par la Russie et à un décalage entre l’offre et la demande.

Si on considère le pétrole par exemple, l’OPEP (le cartel qui définit une politique commune pour les grandes économies exportatrices) a décidé lors de sa dernière réunion au mois d’octobre 2022 de diminuer sa production.

Les cours ont également été soutenues par la dépréciation du dollar qui renchérit mécaniquement le prix du baril exprimé dans cette devise.

Enfin, le redémarrage attendu de la Chine associé à la fin de la politique anti-covid devrait aussi tirer la demande à la hausse.

Et à plus long terme, les spécialistes pointent le sous-investissement dans ce secteur en raison de la transition énergétique et de la volonté des grands investisseurs et des banques de diminuer les financements octroyés aux énergies fossiles.

Outre le pétrole, la plupart des métaux ferreux et non ferreux seraient aussi engagés dans un mouvement de hausse. En effet, la volonté de décarboner les économies pèsent sur les prix de nombreuses matières premières stratégiques qui entrent dans la production des énergies vertes et /ou des véhicules électriques. C’est notamment le cas du lithium, le nickel ou encore le cobalt.

De leurs côtés, les cours des céréales et plus généralement les matières premières agricoles sont soutenues par des conditions climatiques adverses, les catastrophes naturelles se multipliant ces dernières années et par la guerre en Ukraine qui assèche les exportations du « grenier de l’Europe ».

Enfin, l’or est lui aussi soutenu par la baisse du dollar. Les économistes estiment qu’il existe un lien inversé entre l’évolution de cette monnaie clef et les cours de l’or. Par ailleurs, le contexte d’incertitude pousse les investisseurs vers l’or qui est considérée comme une valeur refuge.

Comment investir sur cette thématique ?

Il existe différentes façons de se positionner sur ce thème d’investissement.

  • D’abord, il est possible d’investir dans des certificats. Ce sont des produits dérivés qui permettent de répliquer la performance d’un actif financier. Ils sont très utilisés pour les matières premières comme l’or ou le pétrole. Ils répliquent alors les évolutions des marchés physiques.
    Bon à savoir : Les certificats sont sans échéance ; ils permettent d’investir sur du court, moyen ou long terme et porte un risque de perte en capital.
  • Les ETF sont aussi indiqués pour ce type de stratégie. Ce sont des fonds d’investissement qui suivent un indice. Ils sont investis dans des actions d’entreprise. Dans le cas présent, ils sont sectorisés : ils peuvent sélectionner des valeurs pétrolières par exemple, ou des valeurs minières ou encore un panier plus large de sociétés spécialisées dans les matières premières. Dans la mesure où ils suivent le cours d’un panier d’actions, ils sont soumis à un risque de perte en capital.
  • Enfin, les OPCVM fonctionnent de la même façon que les ETF à la différence près qu’ils ne suivent pas strictement un indice, les gérants sélectionnent les valeurs en portefeuille en fonction des fondamentaux des entreprises et de leurs anticipations. Ils ont aussi l’avantage de pouvoir arbitrer rapidement en cas de mouvements de marché.

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