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Coworking

Les SCPI s’intéressent aussi au coworking

Mis à mal pendant la pandémie, les espaces de coworking retrouvent de l’intérêt à la fois pour les entreprises à la recherche de tiers lieux et pour les travailleurs nomades. De leurs côtés aussi, les régions misent sur le coworking qu’elles considèrent comme un outil de développement local. Une tendance sur laquelle les SCPI veulent investir.

Désignés comme étant l’avenir du travail avant la pandémie, le développement des espaces de coworking (tiers lieu entre l’entreprise et le domicile) a été stoppé par la crise sanitaire. En témoigne, les déboires rencontrés par WeWork, la firme emblématique créée par Adam Neumann aux États-Unis. La société qui devait révolutionner l’espace de travail collectif était valorisée en octobre 2019 quelque 47 milliards de dollars par le groupe japonais Softbank, l’un des plus gros investisseurs mondiaux dans la technologie et actionnaire de la société. Ce montant annoncé au moment où la société visait une introduction en Bourse a été largement revu à la baisse dès lors que les pertes de la société (quelques 2 milliards de dollars) et les dépenses somptuaires de son fondateur ont été révélées. Après une injection de liquidité de 8 milliards par Softbank pour éviter la faillite, la société a été finalement introduite en Bourse deux ans plus tard en octobre 2021 avec une valorisation de 9 milliards de dollars !

Certes, le cas de WeWork est très spécifique : sans même évoquer les dérives de son fondateur, la firme a vu trop grand, trop vite et s’est appuyée sur un modèle économique – à savoir la signature de baux de longue durée par des locataires proposant eux-mêmes des contrats de sous-locations aux usagers – qui a été remis en cause par les investisseurs. Il n’en demeure pas moins que la montée en puissance du télétravail associé à la crise sanitaire a soulevé la question de l’avenir du coworking.

Une diversification des espaces

Pour les spécialistes, il n’y a pas de doutes à avoir à ce sujet : le coworking devrait s’installer durablement dans l’immobilier d’entreprise. En revanche, son développement passe par des usages et des formes très flexibles, adaptables au cas par cas, selon les besoins des entreprises et des travailleurs indépendants. Selon la dernière enquête de JLL publiée le 15 septembre dernier (Future of work 2022) : 77 % des décideurs en France comme à l’international pensent que le travail hybride est devenu un atout essentiel pour attirer et retenir les talents.

Un travail hybride qui ne s’appuie pas seulement sur une alternance entre télétravail au domicile et activité au sein de l’entreprise, mais aussi sur des tiers lieux. Ces derniers peuvent s’inscrire dans des espaces de travail loués à l’année par les entreprises afin de réduire les temps de trajet des salariés et/ou sur des espaces utilisés de façon ponctuelle afin de réunir les équipes lors de réunions, de séminaires ou encore pour des commerciaux par exemple qui sont appelés à se déplacer pour rencontrer des clients.

Ces évolutions ont été bien perçues par les villes moyennes de Province. Certaines d’entre elles, y voyant l’opportunité d’attirer des travailleurs qualifiés, ont dégagé des budgets pour financer la construction de tiers lieux. Dans le même ordre d’idée, au printemps dernier, l’ancien Premier Ministre Jean Castex annonçait la mise à disposition d’un budget total de 130 millions d’euros dont la moitié était issu du plan France Relance afin de contribuer au financement de ce type d’initiatives.  « Ces lieux sont des acteurs centraux de la vie de leurs territoires.

Leurs activités, bien plus larges que le coworking, contribuent au développement économique et à l’activation des ressources locales », avaient alors commenté le Premier Ministre. Les acteurs de l’immobilier traditionnels y voient aussi une source de diversification de leurs revenus. C’est le cas notamment des hôtels qui visent une clientèle de « travailleurs nomades » indépendants ou salariés. La chaîne AccorHotels par exemple a déployé le concept EasyWork au sein des hôtels Mercure et Novotel. Il s’agit d’espaces de travail réservables individuellement ou pour des réunions jusqu’à 6 personnes et qui disposent de toutes les connexions nécessaires.

Un intérêt récent des SCPI

Certaines SCPI ont commencé à investir dans des espaces de coworking. Selectipierre 2 par exemple a acheté cette année un immeuble de bureaux situé dans le quartier de La Bastille à Paris, loué à un leader du coworking, le Morning, pour une dizaine d’années au minimum.

La SCPI Grand Est a investi de son côté dans un espace de coworking implanté dans un immeuble récent situé au cœur de l’Espace Européen de l’Entreprise à l’ouest de Schiltigheim. Des initiatives qui devraient se multiplier dans les prochaines années.

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