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La solvabilité des assureurs reste élevée

Malgré le contexte inflationniste qui agit sur les rendements des actifs, le niveau élevé de solvabilité des assureurs garantit la sécurité des placements des assurés.

La situation économique et financière est caractérisée « par le niveau élevé de l’inflation, la remontée rapide des taux d’intérêt, les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’héritage de trois années de pandémie de COVID-19 » résume le rapport annuel du pôle assurance, banque, épargne de l’AMF.

La hausse des taux a des effets non négligeables sur l’épargne

Le contexte inflationniste a agi sur les rendements et les valeurs des actifs. D’autant que les assureurs ont un poids important d’actifs obligataires qui donnent des rendements fixes dans la grande majorité des cas. En effet, les assureurs possèdent peu d’obligations à taux variables ou indexées, ils préfèrent nettement les obligations à taux fixe ou zéro coupon (la rémunération est constituée par la différence entre le prix d’émission et le prix de remboursement).

Selon l’ACPR les obligations à taux fixes et zéro coupon représentaient 84 % du portefeuille obligataire des assureurs à la fin 2022. Or la hausse des taux entraîne à la fois un effet négatif sur la valeur des obligations qui subissent une moins-value et une baisse du rendement des obligations en portefeuille par rapport aux nouvelles obligations émises.

La hausse des taux n’a pas le même effet sur les valeurs et les rendements des actions, des fonds de placements collectifs (FCP, Sicav, notamment) et de l’immobilier qui eux peuvent évoluer en fonction du niveau de l’inflation.

Moins-value sur les obligations, plus-value sur les actions et l’immobilier

Du fait de la remontée des taux d’intérêt, les obligations étaient fin 2022 en situation de moins-value latente de l’ordre de -8 % en moyenne, alors qu’à la fin 2021, elles étaient en plus-value de + 11%.

En revanche, des plus-values latentes étaient constatées  sur les actions et l’immobilier.

Les actions étaient en plus-value, aussi bien à la fin 2021 (+ 47%) qu’à la fin 2022 (+ 30%).

Quant à l’immobilier, il était en plus-value tant à la fin 2021 ( + 49 %) qu’à la fin 2022 ( + 33% ).

Légère baisse de la solvabilité qui reste à un niveau élevé

A cause de l’inflation et des divers mouvements monétaires, le taux de couverture du Capital de Solvabilité Requis (CSR) des organismes d’assurance s’est légèrement détérioré en 2022. Selon la synthèse réalisée par la direction d’étude et d’analyse des risques de l’ACPR, le ratio de solvabilité de l’ensemble des organismes d’assurance vie s’établit à 247 % fin 2022, contre 253 % un an auparavant (« La situation des assureurs soumis à Solvabilité II en France fin 2022 » Analyses et synthèses n°148 – 2023).

Cette légère diminution du ratio de solvabilité s’explique également par la hausse des retraits d’argent sur les contrats vie, ceux-ci ayant fortement augmenté en 2022. Ces retraits correspondent à des cycles d’épargne et à des cycles de vie, les assurés placent de l’argent à un moment et utilisent tout ou partie de cet argent à un autre moment.

Le ratio de solvabilité des assureurs s’établit en divisant les fonds propres par le capital de solvabilité demandé représentant le passif. Dès lors que le ratio est supérieur à 100% la conformité est suffisante. Plus ce ratio est élevé plus le bilan comptable de l’assureur est solide.

En quelque sorte, on pourrait résumer grossièrement en disant qu’avec une marge de solvabilité de plus de 200% les assureurs vie pourraient, si l’exigence se faisait sentir, payer deux fois ce qu’ils doivent à chaque assuré en liquidant la totalité de leurs actifs.

Les assurés n’ont donc aucune crainte à avoir, leur argent est en sécurité.