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Private equity

Du private equity dans les profils de gestion de l’assurance-vie et des PER ?

La prochaine introduction des fonds de private equity (en Français, capital investissement) dans les profils de gestion des contrats d’assurance vie et des plans d’épargne retraite (PER) fait actuellement l’objet de débats passionnés. La question qui se pose semble se résumer en ces termes : l’État français par la voie d’un arrêté (prévu par la loi industrie verte du 23 octobre 2023) doit-il imposer une part minimale d’unités de compte de private equity dans les profils gérés de l’assurance-vie et des PER ?  Au passage, rappelons que le private equity n’est autre que l’investissement d’argent dans des entreprises non cotées en Bourse.

L’État a toujours « incité » ou « orienté » l’épargne

Il y a longtemps que l’État « influence » les placements des particuliers, que ce soit de manière souple ou plus directive, selon les périodes et le but recherché.

  • De manière souple : Parfois l’État utilise la manière douce et il bénéficie de la totale approbation des épargnants. C’est le cas des fonds en euros qui sont largement  investis dans la dette de l’État français et ce, pour le plus grand bonheur de l’État et la satisfaction des épargnants.
  • De manière plus directive : La plupart du temps, l’État « guide » l’épargne grâce à des avantages fiscaux consistant majoritairement en des réductions d’impôt à l’entrée ou en la création d’enveloppes fiscales “gelant” les plus-values à l’intérieur de celles-ci. Ainsi, depuis plus de 50 ans l’État français tente de guider l’épargne des particuliers vers les actions cotées en Bourse, c’est le cas du plan d’épargne en actions (PEA) et de ses prédécesseurs (notamment le CELT – compte d’épargne à long terme – lancé en 1973).

Depuis quelques années l’État français essaie d’orienter l’épargne, cette fois vers les actions des entreprises non cotées. C’est l’une des pistes de la récente loi industrie verte.

L’État veut mobiliser l’épargne vers les entreprises non cotées

L’exposé des motifs de la loi industrie verte explique clairement  :

«  Pour répondre aux besoins massifs de financement, l’épargne privée doit être fléchée en priorité en faveur des industries vertes. C’est l’objet … / … du développement du capital investissement dans l’assurance-vie et le PER.  »

Le communiqué de presse du conseil des ministres du 16 mai 2023 reprend en ces termes « fiabiliser les investissements en faveur de la décarbonation de l’économie, développement des fonds ELTIF2 ainsi que du capital-investissement vert dans le cadre de l’assurance-vie et de l’épargne retraite.»

Cette orientation (plus ou moins forcée) vers le private equity n’est pas étrangère au rôle de plus en plus important que les actions non cotées occupent au niveau mondial.

Au niveau mondial on assiste à une montée en puissance du private equity

« La montée en puissance du private equity, segment de la gestion de fonds dédié à l’investissement en actions non cotées, en fait un acteur majeur et structurant du système financier. » constate l’étude de Laurent Grillet-Aubert intitulée « Private equity : état des lieux et vulnérabilités » publiée en septembre 2023 par l’AMF. La même étude ajoute que “L’importance du private equity pour le système financier mondial et européen est attestée par les montants de financement concernés : 6,3 et 1,2 trn de dollars, respectivement, en 2022 ”.

Les Français font du private equity depuis plus de 25 ans

Comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, les Français font du private equity depuis longtemps.

Les fonds communs de placement innovation (FCPI) et les fonds d’investissement de proximité (FIP) ont été lancés il y a de nombreuses années. Les FCPI ont été introduits par une loi de 1997, c’est-à-dire qu’ils existent depuis maintenant plus de 25 ans.

Une contrainte d’investissement qui peut être limitée et facultative

Si l’État français souhaite diriger les placements des particuliers (entendons-nous, il ne s’agit que de certains placements et non de diriger toute l’épargne) vers les fonds de private equity, cette option ne concerne qu’une faible partie de l’épargne des ménages. Ceux-ci ayant toujours la possibilité de choisir d’autres modes de gestion que ceux offrant du private equity.

Ensuite, on ne sait pas exactement quel sera le texte définitif du nouvel arrêté pris en application de la loi industrie verte. Il est tout à fait possible qu’il implique une fourchette mini / maxi d’investissement en fonds de private equity ou au contraire un pourcentage d’investissement minimal.

Mais la question principale, c’est pour quel type de mandat ou de profil de gestion. Obliger un profil prudent à investir dans 15 ou 20% en private equity est une hérésie, mais ceci peut se comprendre pour un profil équilibre à horizon retraite, surtout si les 15 % de private equity ne sont obligatoires que les 10 ou 15 premières années de la gestion.

Imposer à un profil dynamique ou offensif 15 % de fonds de private equity semble pertinent.

Il restera toujours le choix aux épargnants hostiles au private equity de retenir une gestion libre.

Ceux qui nourrissent des craintes vis-à-vis du private equity se demandent donc dans quels types de mandats ou de profils de gestion le private equity sera-t-il imposé ? Et si le private equity devient obligatoire, le sera-t-il uniquement pour les nouveaux contrats et les nouveaux PER ou le deviendra-t-il pour tous ?

Les performances du private equity feront-elles la différence ?

Instrument de diversification utilisé depuis de nombreuses années par les personnes fortunées, le private equity peut apporter une sur-rémunération pour l’épargne qui y est investie.

Selon le baromètre annuel 2020 de l’Association Française du Family Office (AFFO, sondage Opinion Way), les patrimoines des familles les plus fortunées de France sont constitués à hauteur de 21% de fonds de private equity.

Les performances des fonds de private equity sont excellentes sur le long terme (14,2 % par an sur 10 ans à fin 2022, selon l’étude de France Invest et EY). Quant à l’étude AMF de Laurent Grillet-Aubert, elle observe que “ La performance du private equity reste sujette à débat, mais est en général reconnue pour dépasser celle des marchés boursiers.  Elle est attribuée à des gains d’efficience liés notamment aux qualités managériales de ses gestionnaires. “

Les Français retrouvent le goût des actions nous confirme le dernier ” Tableau de bord des investisseurs particuliers actifs” N°13 – janvier 2024 de l’AMF :  Les Français qui retrouvent le goût des placements plus risqués. Au 4e trimestre 2023, environ 689 000 particuliers ont réalisé un achat ou une vente sur des actions, un chiffre en hausse de 14 % par rapport au même trimestre de 2022.

La qualité de la gestion fera la différence

Tout le private equity n’est pas à craindre, il existe des fonds qui donnent des performances honorables avec un risque limité.

Voici une sélection de FCPR de Linxea (les Fonds Communs de Placement à Risque sont des fonds de private equity composés en majorité de titres d’entreprises non cotées en bourse) :

  • Entrepreneurs sélection secondaire disponible sur le contrat Linxea Spirit 2
  • Eurazeo Private Value Europe 3 disponible sur les contrats Linxea Avenir 2 et Linxea Spirit 2
  • GF Infrastructures Durables disponible sur Linxea Vie

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